La couleur sur pellicule

avatar

Bonjour, ceci est une troisième partie de mon mémoire sur la création de la couleur dans l'audiovisuel.

Vous pouvez retrouver mes deux posts précédents qui sont les 1ère et 2ème parties de mon Intro.
  1. Couleur sur pellicule N&B

Comme le nom laisse entendre, ces pellicules ne représentent pas les couleurs, on ne peut y voir que la représentation en luminance de chaque couleur. Comme on a pu le voir dans l'intro, si un t-shirt est blanc c'est qu'il reflète toutes les longueurs d'onde. S'il est jaune c'est qu'il absorbe le bleu et reflète le vert et le rouge. Après tirage et traitements apparaît sur la pellicule en blanc ( ou transparent ) ce qui reflète toutes les longueurs d'onde, en noir ( ou opaque ) ce qui n'en reflète pas, et en nuance de gris plus ou moins sombre proportionnellement au nombre de longueurs d'onde reflétées.

Très vite, pour remédier à ce manque de couleur sont arrivés les tirages sépia.
Ce procédé consiste à remplacer les nuances de gris par des nuances de brun, bien que la pellicule reste monochrome, on obtient quand même une couleur à l'image, ce qui apporte un certain confort au spectateur.

Une autre technique a été très vite adoptée, des 1895 on peut déjà voir des films de Méliès utilisant la peinture au pinceau.


Cette technique est simple à expliquer mais très fastidieuse à mettre en œuvre. Il suffit de peindre le sujet que l'on veut à même le positif de la pellicule, image par image. Si on veut que cette couleur soit sur plusieurs copies du même film alors il faut peindre chaque copie à la main, image par image.
passagge.png

1.jpg

Le dernier moyen pour créer de la couleur sur une pellicule noir est blanc est la trichromie :
Ce procédé est plus coûteux, il faut premièrement que la caméra soit compatible avec un prisme pour dévier les couleurs de la lumière, des filtres colorés pour que chaque pellicule ne soit imprégnée que d'une teinte, et trois magasins pour accueillir les trois pellicules. Dans le cas d'une photo avec un sujet fixe, il suffit d'utiliser l'un après l'autre les filtres disposés devant l'objectif et de prendre trois photos différentes.
Sur chaque image captée, l'image va impressionner trois pellicules, chacune placée après un filtre bleu, vert ou rouge pour ne laisser passer que les longueurs d'onde de cette couleur.
Sur la photo finale on voit bien que le haut de la femme semble de couleur cyan. On voit bien sur la pellicule positive sans filtre du rouge qu'il est très foncé tandis qu'il est clair sur la pellicule verte et la bleue et inversement, la peau des deux personne est claire sur la pellicule rouge mais foncé sur la bleue et la verte.
Une fois que les pellicules ont passé le tirage, avec le positif on fait une projection avec trois projecteurs, un pour chaque pellicule, qui ont chacun un filtre de couleur (correspondant à celui qui a servi à la pellicule) puis, grâce à la synthèse additive, en superposant les images, on obtient la couleur originale.

Pour cet exemple, une chose est à garder à l'esprit, la qualité de la couleur finale est le résultat d'un nombre d'étapes qui doivent toutes être très minutieuses, si une seule d'entre elles est ratée ou faite avec du mauvais matériel, alors la finalité en sera altérée. Imaginons que quelqu'un qui ne connait pas grand-chose en photo essaye. Il pourrait confondre un filtre full CTB avec un filtre bleu, ce qui altère toute la partie bleue de l'image et fausserait le résultat final et il faudrait tout refaire. Si le bain d'une seule des pellicules est raté, il faudrait aussi tout refaire puisque les images n'auraient plus le même contraste d’une pellicule à l’autre. De plus, pour un résultat correct il faut opter pour des pellicules de bonne qualité puisque les premières pellicules noir et blanc étaient extrêmement contrasté et ne montraient presque que du noir et du blanc sans nuances de gris.

  1. Sur pellicule couleur

L’innovation de la pellicule couleur a été de capturer le bleu, le vert et le rouge simultanément sur la même pellicule.

Sur cette coupe transversale d’une pellicule couleur, on voit qu’il a été mis en œuvre que trois couches ne soient impressionnées que par une seule couleur chacune.
• La première couche non chromatisée est sensible au bleu et si elle est impressionnée par du bleu alors elle créait des cristaux jaunes (la complémentaire du bleu), puis vient un filtre jaune pour être sûr de couper tous les photons de longueur d’onde bleue.
• La seconde couche, l’orthochromatique, est sensible aux couleurs bleu et verte en laissant traverser le rouge, puisqu’il n’y a plus de vert, seul les rayons verts impressionnent la couche, formant des cristaux magentas.
• Après le filtre magenta qui aura coupé tous les rayons verts restant, la couche panchromatique est sensible à toutes les couleurs, mais ne reçoit plus que des longueurs d’onde longues, de couleur rouge, ce qui forme des cristaux cyan sur le négatif. En additionnant les plusieurs couches colorées d’un même sujet avec la Synthèse Soustractive on peut savoir de quelle couleur apparaitront les objets.

Si avec ce procédé on filme les trois exemples de l’introduction on obtient :
• La Table rouge n’impressionne que la couche sensible au rouge et apparaitra donc cyan.
• La chaise verte impressionne la seconde couche, sensible au vert, et apparaitra magenta.
• Le coussin magenta impressionne la couche sensible au bleu ainsi que celle sensible au rouge, elle sera alors composée de jaune et de cyan, ce qui la fera donc apparaitre verte.
• Si l’on prend noir il n’impressionne aucune couche, il sera donc blanc (ou transparents) et si l’on prend un objet blanc, il impressionne toutes les couches, il apparaitra donc noir.

Après le tirage du positif, les couleurs s’échangent, la table redevient rouge, la chaise verte et le coussin magenta. Pour une projection, un seul projecteur à lumière blanche suffit à visionner le film.
Encore une fois, l’exactitude et la beauté de la teinte dépendent de la qualité de la pellicule et du développement. Encore que les fabricants de pellicule ont chacun leurs spécificité, Kodak affichant une dominante rouge sur ses pellicules tandis que Fuji a une dominante Jaune sur les siennes.

Le post suivant portera sur la couleur avec les caméra numériques, elle sera plus longue, plus detaillés est comportera plus de mathématiques que de physique, surtout comparé à ce post-ci.



0
0
0.000
1 comments
avatar

Félicitations ! Cet article a été retenu pour figurer dans les curations de La ruche. N'hésitez pas à venir nous rejoindre sur notre groupe communautaire : https://peakd.com/c/hive-196396/created. En outre, pensez à vous inscrire pour pouvoir profiter de notre fanbase !

0
0
0.000