Japon, hotaru-gari, lucioles et bioluminescence, ...

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Ah, ce qu'elles sont jolies les petites lucioles !

Au pays du Soleil Levant (Japon) de nombreuses choses peuvent surprendre ou dérouter le touriste.... c'est d'ailleurs pour cela (et bien d'autres spécificités 😉) que ce pays est aussi attirant.

Il existait, autrefois, une pratique - plutôt aristocratique - dénommée hotaru-gari qui n'était, ni plus ni moins, que la chasse aux lucioles.

Les lucioles, à la lumière pâle, sont considérées en Asie comme la manifestation de l'âme des défunts. Comme de plus, leur durée de vie est limitée à quelques semaines, elles incarnent également la brièveté de l'existence.

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Estampe représentant un hotaru-gari

Au fil du temps, le plaisir de la chasse s'est mué en plaisir contemplatif. Et il faut dire qu'en ce domaine les Japonais sont très forts. Ceux qui ont eu le bonheur d'assister, au printemps, à la floraison des cerisiers (les célèbres sakura) comprendront ce que je veux dire.
Il est indéniable que ces 2 spectacles (les sakura et les lucioles) constituent des moments uniques, car éphémères - quelques jours seulement par an - et empreints d'une magie certaine.

Assister aux ballets lumineux des lucioles est vraiment un instant béni des dieux. Mais, pour le quidam curieux, nul doute que viendra à son esprit la question de savoir comment s'opère ce mystère de bioluminescence.

Comment se réalise la bioluminescence sur la luciole ?

On en connaît davantage sur la luminescence des lucioles depuis le mémoire du physiologiste Raphaël Dubois publié en 1887.
Il s'agit d'une réaction chimique entre 2 molécules - la luciférine et la luciférase - qui se produit à l'extrémité de ces insectes qui est la cause de cette lumière féérique.

Lorsque ces 2 molécules s'associent, la luciférase catalyse la réaction d’oxydation (perte d'un ou plusieurs électrons par une molécule) de la luciférine par le dioxygène.
Cette oxydation fait passer la luciférine d’un état stable à un état électroniquement excité et instable. Il y a alors émission de particules élémentaires de lumière : les photons.

Cette lumière froide (car seulement 5% de l'énergie est convertie en chaleur) est ensuite réfléchie vers l'extérieur par une couche de cristaux d'urate d'ammoniac.

Une nouvelle fois la nature nous fait part de son ingéniosité pour nous offrir un spectacle d'une grande beauté. Si vous n'avez jamais vu ce prodige, prenez l'avion pour le Japon...



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Nous en savons à présent un peu mieux sur le sujet de la bioluminescence. Upvoté à 100% !

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Petite précision que j'ai omise : la saison des lucioles est en Juin ;)

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La bactérie marine Vibrio fischeri fabrique, lorsqu’elle est entourée de ses congénères, l’enzyme luciférase qui émet de la lumière. Une propriété utilisée par certaines seiches, qui hébergent les bactéries à fleur de peau et les activent lorsqu’elles ont besoin de s’éclairer. Sacrée nature.

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