
De l'augmentation de la dette
J'avais déjà écrit, en janvier 2021,un article sur la dette publique que vous pouvez retrouver en cliquant sur le présent lien.
Petit rappel de ce qu'est la dette publique (Source Cedef): La dette publique correspond à l’ensemble des emprunts publics contractés par l’État, la Sécurité sociale, les organismes divers d'administration centrale (ODAC) et les collectivités territoriales.
Deux années se sont écoulées, il est temps de voir s'il y a eu une quelconque inflexion sur ce délicat sujet.
Tout d'abord, notre dette (qui est un stock) ne fait que croître car nous tangentons désormais les 3.000 milliards, soit quasiment 46.000 € par tête de pipe française!
Mais ce qui compte, en terme de dette publique, c'est d'une part la charge de la dette et, d'autre part, le taux de croissance du PIB.
La première entité détermine le coût réel de nos emprunts nationaux, tandis que la seconde, nous permet d'extrapoler les recettes fiscales qui permettront de rembourser les intérêts de ces emprunts.
La charge des intérêts de la dette a progressé de 11 milliards d'euros en 2022 pour s'élever à 46 milliards d'euros ce qui représente 1,7 % du PIB.
Cette hausse s'explique surtout par l'inversion des taux (adieu les taux négatifs 🤕) ce qui renchérit mécaniquement les intérêts versés sur les obligations indexées (celles-ci représentent environ 10 % de l'encours total de la dette française).
Pour 2023, cette charge de la dette devrait continuer de croître et représenter 60 milliards d'euros à rembourser. L'on voit ainsi que la situation commence à sérieusement se tendre et cela ne s'arrangera pas si le trend des taux suit une courbe haussière !
Lorsque le PIB augmente, les rentrées fiscales suivent, en principe, le même chemin et une partie peut être utilisée pour rembourser la charge de la dette.
6,8% de croissance en 2021 et 2,6% en 2022 pour notre PIB national. Pour 2022, le poids de la dette nationale représente 113% du PIB (elle ne représentait que 60% au début des années 2000) illustrant, là encore, un accroissement des risques sous-jacents !
Si notre PIB venait à décroître alors la situation deviendrait rapidement périlleuse d'autant que les prêteurs qui détiennent cette dette pourraient couper le robinet du financement et nous mettre en situation délicate. Fort heureusement, nous n'en sommes pas encore là !
Quasiment la moitié (49%) est détenue par des non-résidents, 16% par les compagnies d'assurance, 6% par des établissements de crédits, 28% par des Français.
Globalement, il apparaît que la situation d'ensemble est quelque peu tendue mais ne représente pas de dangers réels immédiats. La vigilance doit néanmoins être de mise ...